Ecologie, HTML5, Flash, cloud computing – Un aperçu de l’impact écologique de la société de l’information



L’impact écologique du web en général est clairement lié à la problématique de la consommation d’énergie électrique. On peut isoler deux questions très actuelles qui agitent le monde du web et de l’informatique de plus en plus conscients des dommages éventuels occasionnés à l’environnement par le tout numérique comme on évoque le tout automobile !

  1. La croissance vertigineuse du parc de terminaux mobiles, smartphones notamment, qui donne un relief tout particulier à la controverse qui oppose désormais la technologie flash d’Adobe et le constructeur Apple, supporter de l’HTML5, sur la consommation électrique.
  2. Les habitudes et usages des internautes, que l’on soit sur une plate-forme mobile ou un ordinateur de bureau, l’usage de plus en plus fréquents de webapplications. Qui n’a jamais consulté sa page Facebook via l’application ou consulter ses mails sur Gmail via son navigateur, sans même évoquer les google apps. Ces webapplications sont souvent liées à des forêts de serveurs applicatifs placés dans des datacenters, gros consommateurs d’électricité.

1 – La controverse Flash vs HTML5, Adobe vs Apple

Sans même évoquer les problématiques de sécurité liées à la technologie Adobe et pointées par Steve Jobs, président d’Apple, ce dernier considère Flash selon ses propres termes comme un “CPU Hog”. De là son refus catégorique de livrer en standard le plugin Flash sur tous les ordinateurs et terminaux Apple, notamment le dernier MacBook Air et de miser sur l’HTML5. Il reviendra donc à l’utilisateur d’effectuer, sur son ordinateur, la manipulation pour profiter de tous les contenus et publicités disponibles en Flash et tout bonnement se passer de flash sur un Iphone ou sur un Ipad où toute installation est impossible. Suite à cette annonce tonitruante, un grand nombre de tests ont été effectués pour mesurer le dommage électrique occasionné à l’installation de Flash sur un terminal Apple.

Citons le test le plus probant, mené par les rédacteurs de l’excellent Ars Technica (www.arstechnica.com) qui ont en effet fait un test de consommation avec et sans le player flash installé sur le dernier-né Apple, le MacBook Air : résultat sans appel, l’autonomie de leur machine, modèle avec écran 11 pouces, baisse de 33 % après installation du module d’Adobe.

Pour réaliser le test, ils ont installé le module Flash puis chargé beaucoup de site dans Safari et mesuré l’autonomie. Résultat le MacBook Air tient 4h dans ces conditions quand Apple annonce 5 heures sur son site web. Après désinstallation du plugin, rechargement des même sites web dans Safari, l’autonomie passe miraculeusement à 6h02, soit une hausse de 50% de l’autonomie de la machine.

Une hausse impressionnante de l’autonomie quand on sait que les constructeurs comme Apple conçoivent leurs portables et leurs logiciels de manière à grappiller des bribes d’autonomie électrique à chaque génération de produits. Or si cette problématique de la surconsommation électrique du runtime Flash se pose pour Mac, elle se pose aussi à l’ensemble des constructeurs de terminaux mobiles et de smarphones..

Source : The future of notebooks: Ars reviews the 11″ MacBook Air http://arstechnica.com/apple/reviews/2010/11/the-future-of-notebooks-ars-reviews-the-11-macbook-air.ars/3

2 – Diminution de l’impact environnemental grâce au Cloud Computing, base arrière des webapps

Il est indéniable que la demande croissante d’Internet, le cloud-computing (utilisation de logiciels et services hébergés à distance, comme ceux de Google apps) et les smartphones… ont un impact véritable sur l’environnement en raison d’une consommation électrique accrue et donc d’émissions de carbone.

Tout d’abord quelques chiffres qui attestent de l’impact environnemental des besoins en consommation électrique des activités liés aux nouvelles technologies de l’information.

Deux études donnent quelques ordres de grandeur significatifs sur l’énormité des besoins actuels et à venir :

  1. Selon un rapport de l’organisation écologique, Greenpeace, d’ici à 2020, les acteurs majeurs d’Internet utilisant le cloud computing consommeront à eux seuls autant d’électricité que la France, le Brésil, l’Allemagne et le Canada réunis. Greenpeace pointe par exemple du doigt l’iPad qui en offrant des services en ligne multiplie le besoin en serveurs pour gérer ces services qui à leur tour ont un impact sur le rejet de Co2 dans l’atmosphère.
  2. Selon le Smart 2020 report4 “Enabling the Low Carbon Economy In the Information Age”, estime que l’impact environnemental actuel (émission de carbone notamment) va plus que tripler entre 2002 et 2020, faisant du secteur des technologies de l’information, dont le taux de croissance de gaz carbonique sera la plus rapide.

Cette tendance est aujourd’hui quasiment irréversible. Dès lors l’unique manière de contrôler l’impact environnemental de la société de l’information est dans le futur de déporter un maximun les traitements et les calculs du coté des forêts de serveurs dont il est beaucoup plus aisé de mesurer et contrôler l’efficacité énergétique. Celle-ci est entre les mains des entreprises qui pourront faire les plus importantes économies d’échelle. Google, à ce titre, est déjà en train d’ouvrir son infrastructure serveur aux développeurs d’applications en ligne leur permettant notamment d’encaisser, et c’est l’autre principal avantage, des courbes d’adoption exponentielles, chose qu’il serait couteux et compliqué d’effectuer à petite échelle.

A notre échelle et en tant qu’opérateur de serveurs, nous avons pris conscience de cet impact, c’est ce qui a guidé notre choix dans le mode de distribution et dans la conception d’un webservice tel que 3WDOC. Nous avons renoncé volontairement par exemple à la création d’un client lourd dans une technologie très consommatrice en énergie comme l’est la technologie AIR d’adobe.

En effet, ces applications sont généralement opérées sur des machines clientes et non des serveurs dont on peut contrôler le PUE (PUE, Power Usage Effectiveness ratio), mis au point par le consortium The Green Grid, qui est un indicateur d’efficacité énergétique.

Il faudra de plus en plus gérer l’efficience énergétique des datacenter notamment selon le principe de “multi-Tenancy, qui vise à diminuer les charges sur un serveur tout en servant le maximum d’utilisateurs sur une infrastructure partagée. Pour la plate-forme comme pour notre développement, nous tacherons dans la mesure de nos moyens, à chaque étape, de minimiser l’impact électrique de notre chaine de production et dans son exploitation.

A titre d’exemple, selon une étude Accenture faite en Novembre 2010, mené pour le compte de Microsoft, l’application effective des principes environnementaux, énoncés plus haut, dans l’utilisation du “cloud computing” et dans la conception de « Sofware-as-a-Service (SaaS) », « Platform-as-a-Service (PaaS) » et « Infrastructure-as-a-Service (IaaS) » dans un pays comme les USA et pour toutes les sociétés de 100 à 10 000 employés permettrait une réduction des émissions de carbone équivalente au retrait permanent d’environ 100.000 voitures de la route !

Patrick Chanezon (Google) parle du Cloud computing @ LeWeb’10

Difficile de ne pas comprendre ce qu’est le cloud computing après cet exposé limpide!

Source : http://www.francetv.fr/web10ftv/?page=video&type=questions&id=1hrreNFedLs

C’est conscient des ces préoccupations environnementales que nous concevons la technologie chez hecube et que nous souhaitons exploiter entre autre le service 3WDOC.

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